La grégarité
La très large majorité des oiseaux exotiques de cages et de volières sont grégaires et extrêmement rares sont ceux qui ne le sont pas. Cela signifie que dans la nature, ils vivent en bande de plusieurs individus (parfois des centaines, comme les ondulées) que l'on nomme "colonie". A becs droits ou crochus ce besoin naturel est inscrit dans les gênes et n'a donc rien d'une légende.
Quelle que soit sa taille, un oiseau a besoin d'au moins un congénère de son espèce - à défaut de son genre (Loriné, Pyrrhura, Cacatuidé) mais de même gabarit sous réserve de ne faire aucune reproduction. Même un oiseau de famille a besoin d’interagir avec un ou plusieurs autres oiseaux. Même si vous êtes avec lui toute la journée, vous ne parviendrez pas à répondre à tous ses besoins, tout simplement parce que vous n'êtes pas un oiseau.
Classiquement on associe la solitude à l'ennuie et on pense piquage, mais ce n'est que l'un des troubles que peut engendrer l'isolement. C'est loin d'être le seul et l'unique. Nous avions parlé précédemment de la stéréotypie (La stéréotypie est le développement de comportements répétitifs anormaux plus ou moins constants). L'irritabilité et l'agressivité peuvent en être induites elles aussi. Des comportements anormaux ou non désirés peuvent également en découler.
Il n'est pas rare qu'un oiseau seul prenne son humain pour son partenaire sexuel ou soit exclusif avec ce dernier. Parfois au point de n'accepter aucun autre humain et d'attaquer ceux qu'il perçoit comme des "concurrents". Il n'est pas non plus rare d'entendre parler que des oiseaux seuls deviennent très criards.
Ces oiseaux cherchent bien souvent et par tous les moyens d'attirer l'attention de la famille qui n'a pas toujours le temps pour lui, outre les cris, les boules de plumes qui s'ennuient peuvent devenir particulièrement destructrice... Tout sera bon pour attirer l'attention.
Pourtant de nombreux propriétaires s'obstinent à ne vouloir qu'un seul oiseau, surtout lorsque le prix d'achat de ce dernier est élevé. On peut lire de témoignages où des familles de bonne foi pensent leur Gris du Gabon, leur Ara, leur Amazone, leur Pyrrhura ou leur Cacatoès, heureux d'être seul. Que leur présence suffit mais cela est souvent dû à une mauvaise lecture de leur oiseau (même après plusieurs décennies), à de mauvaises informations. N'oubliez pas que l'être humain ne voit pas avec ses yeux mais avec se qu'il pense savoir et maîtriser.
Pourtant, les éthologues, comportementalistes, professionnels de la santé, passionnés s'accordent tous sur le côté néfaste de l'isolement pour un oiseau exotique.
Un oiseau est un animal social qui a besoin d’interactions complexes avec son ou ses semblable (même espèce ou,même genre mais sans reproduction) et cela au quotidien.
Photos par Une vie d'inséparables, Plume d'Happy & Molinapsitte